Dans ses Vies, Vasari note à propos de Girolamo Francesco Maria Mazzolo, dit Le Parmesan, qu’il « a reçu le don d’esprit marqué par la grâce ». Dès son plus jeune âge accoutumé à un dessein artistique par ses oncles, eux-mêmes peintres, Le Parmesan développe rapidement un style particulier alliant la beauté et l’élégance, toutes deux héritées de Raphaël, à la monumentalité plastique de Michel-Ange. Emblématique du maniérisme, le travail du Parmesan se caractérise par la recherche constante du mouvement, une tendance à l’artifice donnant à ses œuvres une atmosphère irréelle, notamment avec l’emploi quasi systématique de cette ligne serpentine ondulant le corps de ses figures. Élément important dans la production de l’artiste italien, le dessin, qu’il soit préparatoire ou œuvre finale, s’impose comme une technique au cœur de la création du peintre lui permettant une grande liberté dans le tracé. Les 50 œuvres graphiques exposées à Rouen témoignent de la dextérité du Parmesan. Sa maîtrise de nombreuses techniques comme le lavis, la plume ou encore la sanguine, y joue de concert avec le rendu des émotions, tout en l’autorisant à aller vers une idéalisation et une stylisation extrême des formes.

Pauline Mirete