Nouveau venu sur l’échiquier des manifestations hexagonales consacrées à la photographie, le festival Photo Saint-Germain-des-Prés fédère 44 lieux – la plupart étant des galeries dont la photographie n’est pas le médium exclusif – autour d’un thème permettant de multiples déclinaisons : les images et les mots. C’est donc aux hommes de plume et à leur activité de cœur que cette première édition rend hommage, notamment à travers pléthore de portraits d’écrivains des deux siècles derniers. Gide au travail, saisi devant l’omniprésence de sa littérature, est par exemple visible à l’agence Roger-Viollet parmi une douzaine d’autre artistes. Portraits d’écrivains, mais pas seulement. Le rapport du texte aux images mécaniques se traduit également par des collaborations entre auteurs et photographes, à l’image de l’invitation de Céline Barrère à Etaïnn Zwer au sein de la galerie Jacques Barrère, dont les commentaires prennent la forme de l’ekphrasis. Gilbert Lascaux est ainsi présent aux côtés d’Antoine Poupel, qui se fait le témoin désirant des atmosphères érotiques du Crazy Horse, à la galerie Espaces 54. Parmi un grand nombre de présentations originales, citons enfin celle – conjointe – de l’œuvre littéraire et visuelle de Mario Giacomelli, qui confessa plus d’une fois sa vie durant son aspiration au verbe.

Tom Laurent