L’art français – compris comme la création des artistes résidant en France - est mis à l’honneur par la Kunsthalle de Karlsruhe. Elle permet de mettre en résonance le travail de douze artistes parmi les plus représentatifs de la scène artistique française actuelle explorant des médiums différents tels la photographie, la peinture et l’installation. Sophie Bueno-Boutellier, qui livre une œuvre minimaliste, y est exposée aux côtés, entre autre, de Damien Deroubaix dont les travaux graphiques présentent des scénarios apocalyptiques au sein desquelles le noir symbolise la mort, la destruction et la ruine. Partant d’un constat assez similaire, dans l’obscurité enivrante qu’elles arborent, les scènes de violence de Guillaume Bresson, situées dans des parkings souterrains ou des cités de banlieue, ne sont pas sans rappeler certaines compositions ombrageuses de Raphaël, Poussin ou encore Le Caravage de par leur composition. Le « noir lumineux » est ainsi le lien invisible unissant ces œuvres, au travers desquelles les artistes s'interrogent sur la société. Parmi les autres artistes, sont présents Dove Allouche, Vincent Tavenne, Benjamin Swaim, Yann Toma, Nick Devereux, Nicolas Chardon, Saâdane Atif, et Vincent Ganivet.

Chloé Savart