» Réfugié à 10 mètres au-dessus du sol, dans sa maison-cabane pyramidale de Sitio Nature à Nova Viçosa, dans l’état de Bahia, le nouveau Robinson Krajcberg – Polonais réfugié au Brésil après la disparition de sa famille dans la Shoah – cherche dans la nature une autre conception fondée sur la résurrection : « J’ai besoin des forêts sauvages, dit-il, riches, mouvementées, vibrantes de couleurs, poussant librement. » Utilisant des racines de palétuviers ou des troncs brûlés (lors d’incendies criminels), l’ange du naturalisme redonne vie à ces arbres morts en les réassemblant à la façon de somptueuses danses macabres. En résonnance avec la question « Où allons-nous ? » posée par la Galerie de l’Homme, ses sculptures-totems monumentales, en forme de noirs Kraken, ou ses photographies-empreintes, soucieuses de saisir la beauté fugitive, se veulent des mémoriaux de feu.

Extrait de l'article de Emmanuel Daydé dans le N°74 de la revue Art Absolument.

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